Femmes enceintes
La grossesse est un événement extraordinaire, dans le sens littéral du terme.
Et pour cet événement aussi rare que précieux, votre corps va opérer un ensemble de modifications, dont l’unique but est de permettre le bon développement de votre bébé.
Pour gérer ces bouleversements, votre organisme va devoir faire appel à toutes ses capacités d’adaptation et donc engager une grande partie de son énergie pour s’équilibrer, tant sur le plan postural, qu’hormonal ou émotionnel.
Le premier trimestre de grossesse est le siège de nombreux bouleversements hormonaux : alors que vous ignorez peut-être encore votre état de grossesse, votre corps, lui, en a parfaitement conscience. Nausées, vomissements, fatigue, essoufflements, somnolence, tensions mammaires : autant de signes liés au flot d’hormones qui parcourt à présent votre organisme. Et qui le perturbe !
C’est également le temps des questionnements : sur votre capacité à devenir parent, sur les implications de l’arrivée d’un enfant au sein de la famille, sur votre propre enfance et votre vision de la parentalité. Cette période de changements profonds peut donc perturber la qualité de votre sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil non réparateur. Associés aux modifications hormonales, ils peuvent entraîner une fatigabilité extrême, une irritabilité ou une hyperémotivité.
La fin du premier trimestre est souvent ressentie comme un soulagement, car les risques de fausse couche s’amenuisent, et avec eux une partie des angoisses du début de grossesse.
Au deuxième trimestre, votre corps s’est déjà habitué à la présence d’un petit être en vous. La majorité des désagréments du premier trimestre s’estompe, et les premières modifications physiques surviennent : votre bébé grandit, et votre utérus avec lui ! La pression de plus en plus importante sur votre vessie vous oblige à uriner plus que d’habitude, et votre système digestif est repoussé vers le haut et les côtés. Sa mobilité clairement réduite peut entraîner de légers dysfonctionnements : remontées acides, gaz, constipation, ballonnements.
L’ensemble de vos tissus (muscles, ligaments, tissus conjonctifs, peau), et particulièrement ceux de votre bassin, sont rendus plus souples par une hormone de grossesse appelée relaxine. Cette même hormone entraîne une dilatation de vos vaisseaux sanguins et, couplée à la sollicitation importante de votre cœur, qui doit brasser de grosses quantités de sang afin de subvenir aux besoins du placenta, cause une baisse de votre tension artérielle.
Cette hypotension est naturelle et normalement non dangereuse. Mais elle peut conduire à l’apparition de symptômes plutôt désagréables : étourdissements, maux de tête, vertiges, acouphènes, fatigue.
Le troisième trimestre peut sembler le plus long : votre bébé continue de prendre du poids et se fait de plus en plus lourd pour votre plancher pelvien, rendu élastique par la relaxine.
Les articulations de votre colonne vertébrale sont très sollicitées, particulièrement au niveau lombaire. En effet, l’avancée du ventre liée à la croissance utérine entraîne un déplacement de votre centre de gravité vers l’avant. Pour s’équilibrer, votre corps n’a d’autre choix que d’accentuer la cambrure lombaire : c’est l’hyperlordose. Certaines femmes compensent, quant à elles, en reculant les épaules, provoquant ainsi des contractures au niveau du haut du dos.
Durant toute la grossesse, votre volume de sang augmente, afin de faciliter l’oxygénation et l’alimentation de votre bébé. Mais pendant ce dernier trimestre, votre utérus appuie fortement sur la veine cave inférieure, ce qui perturbe la remontée du sang de vos jambes vers votre foie, puis votre cœur. Le sang stagne donc au niveau des pieds et des chevilles, laissant l’eau s’infiltrer dans vos tissus : on parle alors de rétention d’eau, qui peut entraîner d’autres symptômes, comme des engourdissements des doigts (syndrome du canal carpien) ou des malaises. Pendant le troisième trimestre, les bas de contention seront donc vos meilleurs alliés !
Votre sommeil risque également d’être fortement perturbé pendant cette fin de grossesse. D’une part, parce que la position allongée sur le dos est rendue difficile par la compression de la veine cave par l’utérus, et parce que les changements de position durant la nuit deviennent de plus en plus laborieux. D’autre part, parce que votre bébé, qui n’a plus assez de place pour sa gymnastique quotidienne, donne de vigoureux coups de pieds pouvant altérer votre qualité de sommeil. Etant souvent déjà positionné tête en bas, sa cible principale est votre estomac, augmentant ainsi les remontées acides.
L’ostéopathie est une thérapie manuelle douce n’entraînant de danger ni pour vous, ni pour votre bébé. Elle vous permettra de mieux appréhender les changements dont votre corps fera l’objet durant les différentes étapes de votre grossesse, et d’apporter une réponse aux inconforts pouvant en altérer la qualité.
Votre ostéopathe a pour mission de vous fournir un accompagnement bienveillant tout au long de votre grossesse: vous écouter, vous conseiller et vous apporter un soulagement seront ses maîtres-mots.
Attention ! Un suivi ostéopathique pendant la grossesse ne saurait remplacer un suivi gynéco-obstétrical classique.
N’hésitez pas à consulter votre ostéopathe si vous présentez l’un des signes suivants :
- Troubles digestifs (nausées, vomissements, constipation, reflux) ;
- Troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil non réparateur) ;
- Troubles du retour veineux ;
- Maux de tête, vertiges, difficultés de concentration ;
- Douleurs de dos (cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, sciatalgies) ;
- Douleurs pelviennes et lombo-sacrées.