Nourrissons
« L’épreuve de la naissance peut constituer le premier traumatisme de la vie »
Votre bébé vient de passer neuf mois, c’est-à-dire la totalité de son existence, dans une poche d’eau tiède. C’est tout ce qu’il connait : une bulle qui le protège du monde extérieur. Ses sens sont déjà développés : depuis plusieurs mois, il ressent vos caresses, reconnait vos voix et peut différencier les goûts et les odeurs ; mais tout lui parvient de manière atténuée.
Quand tout à coup…
Arrivé à maturation rénale et pulmonaire, son corps sécrète une hormone appelée ocytocine. Celle-ci est immédiatement captée par le placenta, qui produit à son tour des prostaglandines. Ce cocktail hormonal entraîne les premières contractions de l’utérus maternel : c’est l’heure, votre bébé s’apprête à naître !
Pendant la phase de travail, l’utérus se contracte régulièrement afin de permettre la dilatation du col et la progression de bébé vers le bassin. Son corps peut alors être assimilé à un ressort : sa colonne se trouve comprimée entre sa tête, qui bute contre le col de l’utérus, et son bassin, poussé par le puissant muscle utérin.
Cette succession de compressions-décompressions peut durer plus ou moins longtemps et être plus ou moins bien supportée par votre bébé. En effet, si Maman se voit administrer des hormones de synthèse, la force et la vitesse des contractions sera multipliée par trois. Son cœur n’aura alors plus le temps de se reposer entre deux contractions, et verra son rythme ralentir : on parle de bradycardie. Détectés par le monitoring mis en place sur le ventre maternel, ces signes de fatigue peuvent donner lieu à une césarienne, afin de soulager son cœur au plus vite.
Lorsque le col arrive à dilatation complète, la phase d’expulsion peut commencer. Bien que plus courte que la phase de travail, elle constitue néanmoins une traversée laborieuse des différents détroits du bassin maternel. Alors que l’utérus continue de se contracter, votre bébé doit fléchir sa nuque et se contorsionner pour s’engager dans le bassin. La pression sur sa tête est énorme, car les trois détroits pelviens sont exigus (10 à 12 cm en moyenne).
Si l’engagement tarde car la tête ne se présente pas correctement, il est possible d’utiliser des instruments afin de la repositionner et tracter votre bébé vers la sortie (ventouse, forceps, kiwi). Même si elles sont parfois nécessaires, ces manœuvres obstétricales augmentent la pression sur le crâne du bébé et entraînent de fortes tensions de distraction sur la charnière entre le crâne et la colonne cervicale.
Une fois son crâne hors du bassin, le bébé effectue un mouvement de rotation de la tête et du tronc appelé restitution, dans le but de dégager ses épaules puis le reste de son corps et ainsi achever sa naissance.
Dès cet instant, votre bébé expérimente de toutes nouvelles sensations : chacun de ses sens est potentialisé. Pour la première fois, ses yeux captent de la lumière et ses oreilles des sons, qui ne sont plus atténués par la barrière liquidienne qui le protégeait quelques heures auparavant. Il découvre également l’air: alors qu’il était jusque-là plongé dans un milieu aqueux et respirait grâce à son cordon ombilical, il doit à présent évoluer dans un milieu aérien et commencer à utiliser ses poumons.
Tous ses repères sont ainsi bouleversés ; c’est pourquoi l’on considère souvent que la naissance est le premier traumatisme de la vie. Il n’est pas rare que les nourrissons gardent des traces de cet événement extraordinaire, même plusieurs semaines après la naissance.
L’ostéopathie est une thérapie manuelle douce entraînant aucun danger pour votre bébé, et qui permet de l’aider à s’adapter au mieux à son nouvel environnement.
Si l’accouchement est jugé difficile par Maman, il y a fort à parier qu’il a été ressenti de la même manière par votre bébé. Aussi, n’hésitez pas à consulter en cas d’accouchement très long ou au contraire très rapide, de césarienne (programmée ou non) ou de médicalisation (déclenchement, extraction instrumentale, péridurale, hormones de synthèse).
Les premières semaines de vie peuvent être synonymes de premières difficultés. N’hésitez pas à consulter un ostéopathe si votre bébé présente les signes suivants :
- Pleurs constants et/ou sans raison apparente ;
- Troubles du sommeil ;
- Troubles digestifs (constipation, coliques, régurgitations importantes, agitation pendant ou après les repas) ;
- Troubles de la motricité (tête constamment tournée du même côté, raideur globale, crispation pendant les changes, poings serrés, tendance à se jeter en arrière) ;
- Troubles ORL (bronchiolites, otites à répétition) ;
- Respiration ronflante, stridor ;
- Troubles de la succion/déglutition, difficultés d’allaitement.
Même si votre bébé ne présente pas de signes particuliers, il est conseillé d’effectuer un bilan de naissance, idéalement dans le premier mois de vie. En effet, la notion de prévention est essentielle en pédiatrie : cette consultation permet de détecter et de libérer des blocages sans conséquences apparentes mais qui pourraient, sur le long terme, perturber l’équilibre de votre enfant.
Attention ! Votre ostéopathe travaille en collaboration avec votre pédiatre. Un suivi ostéopathique ne dispense pas d’un suivi pédiatrique conventionnel.